Quand la Gourmandise rencontre la Luxure

~De fins rayons lumineux vinrent chatouiller le visage de la petite demoiselle endormie. Elle fronça les sourcils et émit un sifflement énervé. Le soleil venait la titiller, comme chaque matin lorsqu'il faisait beau. La lumière se déposait sur son petit minois endormi. Elle avait l'air si innocente et pure présentée ainsi... Que les apparences sont trompeuses. Cette gamine était en réalité juste insupportable! Elle gigotait de gauche à droite pour pouvoir échapper à l'emprise de l'astre solaire, mais rien n'y fit. Finalement, elle vota pour la position que tout le monde connait... Celle où l'on s'enroule dans la couverture, que l'on se tourne dos à la lumière et que l'on rabat un pan de la couverture sur la tête. Voilà ce qu'elle fit. Elle ressemblait un peu à un chat qu'on réveille, et mécontent, se retourne et feule de colère.

Elle devait sûrement être trop petite pour pouvoir fermer correctement les grands rideaux rouges de sa fenêtre, d'où la conséquence qu'elle soit si incommodée le matin au réveil. La gamine aimait dormir... C'était l'une de ses grandes préocupations dans la vie. Après tout, pourquoi pas... Au moins, lorsqu'elle dort, nous avons un peu de répit, un peu de paix et nous ne l'entendons pas brailler ou emm... embêter le monde autour. Elle nous laisse tranquille et un peu de repos nous fait également le plus grand bien, n'est-ce pas?

Et oui! La gamine était paresseuse et fainéante... Sa flemmardise la poussait parfois à rester larver toute une journée sans bouger. Il faut dire qu'elle n'était motivée pour sortir que par sa soif d'aventure et son loup... Ah... Elle pensait souvent à celui-ci... le pauvre... Elle avait décider de le traquer indéfiniment... Le pauvre petit. Enroulée copieusement dans sa couverture, les yeux fermés, elle pensait à rester ainsi et ici toute la journée... Ou au moins la matinée. Qui n'a jamais rêvé de rester allongé sans rien faire, à fixer le plafond immaculé?

Elle, en rêvait toujours. Toutefois, quelque chose de plus fort que la flemmardise, que la paresse ou que la fainéantise la fit ouvrir grands ses deux yeux ronds et noirs... Et oui, car personne, même pas cette petite idiote, ne peut résister à l'appel... de la faim! Effectivement, son petit ventre venait d'emmettre un affreux gargouillis. Mignon, diraient certains...? Mais c'est uniquement ceux qui ne savent pas que lorsqu'elle a faim... Cela peut devenir dangereux. Son estomac contrôlait déjà les deux neuronnes du nom de Tic & Tac qu'elle avait dans son petit crâne de môme. Il faut également dire que son minuscule cerveau n'exis.. ne fonctionne presque jamais.

Bref, elle s'assit de façon automatique, telle un robot. Elle vira la couverture pourpre et rayés de bandes noires au loin. Ely sauta ensuite dans ses petits chaussons assortis à son pyjama, lui même assorti à la couverture de son lit et à la robe de nuit qu'elle enfila peu après. Elle passa sa main dans ses cheveux pour les remettre en place en passant devant la glace de la salle de bain. Il suffisait d'un rien aux contes de fée pour être présentable ou quoi? On leur envie cette qualité ou ce don... Elle fit un grand sourire et montra ses joli quenottes puis passa devant les murs remplis de dessins pour parvenir à sa porte.

Effectivement, les murs étaient immaculés de dessins. La petiote avait dessiné le loup une petite quarantaine de fois... -rien que cela... à ce niveau-là, ce n'est plus de l'amour! C'est de l'obsession moi je vous dis! De l'o-b-s-e-s-s-i-o-n-!- Sa chambre n'était pas grande et pourtant, on remarquait facilement que c'était la sienne. Tout d'abord, tout était rouge et noir, même les rebords du miroir. Un lit double, elle prend beaucoup de place lorsqu'elle dort, elle s'étale même! Une petite table de chevet auprès de ce dernier, où siègent crayons de papiers, gommes, feutres et également des crayons de couleur était en petit bois de bonne qualité. Une fenêtre aux rebords argentés et dont les rideaux rouges sont trop difficiles à bouger pour la gamine était à droite du lit. Une petite armoire-commode sur le côté gauche et en bas du lit était là où la misstinguette rangeait ses vêtements et autres babioles que la déjantée utilisaît. Une pièce annexe était un peu plus loin dans la chambre. C'était la salle de bain. Il y avait une baignoire, une douche et un petit lavabo près d'un radiateur sous une petite fenêtre. Le tout décoré de rouge et de noir.

Mais revenons en à nos loups nos moutons... La petiote était déjà devant la porte, habillé de son habituel habit rouge et noir, un petit chaperon sur la tête, ses bottes etc. Elle appuya sur la poignée et passa la porte comme téléguidée. La môme erra dans le couloir. Marchant d'un pas rapide et léger, elle s'avançait, comme attirée par l'appât du gain... Manger... Rien que le fait de se rapprocher de la grande salle à manger enivrait ses narines d'une douce odeur sucrée. Le petit déjeuner! Un des quatre repas qu'elle préférait avec le déjeuner, le goûter et le dîner... Autant vous dire qu'elle était une adoratrice de tout ce qui pouvait se manger et qu'elle appréciait toute sorte de nourriture. Peut-être bien une de ses seules qualités. L'unique? Qui sait...?

Plus elle s'approchait de la salle, plus ses yeux s'agrandissaient. Comme elle avait faim... Elle aurait bien manger des tonnes et des tonnes de tartines grillées avec du chocolat à tartiner dessus... Hum... Cela lui disait bien. Enfin, elle arriva. Elle ne pouvait pas se perdre...guider par son instinct d'affamée. C'est clair que lorsque l'estomac contrôle le cerveau, tout va mieux... L'eau à la bouffe... euh hahem bouche pardon, elle se stoppa nette et comme à son habitude, observa le banquet qui s'offrait à elle. Des montagnes de nourriture se présentaient devant ses yeux ébahis. Chaque jour, c'était la même chose... Elisa se demandait sûrement quoi prendre. Elle ne savait que choisir à chaque repas. Rien d'autre n'attirait son attention, tout lui était abstrait et il n'y avait que la nourriture pour attirer son attention.

Des tartines, du beurre, du chocolat, de la chantilly, de la crême anglais, des gateaux, des confitures à tous les goûts, du sirop d'érable, des piles de crêpes, des fruits multicolores, des jus d'orange, de plamplemouse, de pommes, de pêches, de poires etc..., tout était là... étalé sur la grande table de bois. Une panière de fruits à gauche, quelques yoghourts à droite, tout était là... Une véritable festin! Elle s'approcha doucement, l'air totalement affamée. Elle tendit une main vers une crêpe tout en s'asseyant sur une petite chaise en bois dont les contours étaient d'un mélange argent-or. Elle attrapa le couteau à tartiner et le pot de chocolat. Elle en prit une couche et l'étala sur la crêpe. La roulant ensuite, elle ouvrit grand la bouche pour croquer à pleines dents dedans.

Pendant qu'elle grignotait joyeusement et férocement sa petite crêpe, elle remarqua la présence de quelqu'un. Toutefois, celui-ci était caché derrière la pile de fruits, et la gamine trop petite pour l'apercevoir et trop flemmarde pour pencher la tête demanda tout simplement qui était là tout en continuant de mâchouiller sa pâte chocolatée:

"Y a que..qu'un? Qui êtes-fous?"

On ne lui a jamais appris à ne pas parler la bouche pleine... Je vous jure! Je sommum de l'impolitesse! Non mais dis donc... en tout cas, elle l'avait bien haut et fort, histoire que le voisin entende. Elle continua de manger comme si de rien n'était.

"Et fous? Ch'est quoi vocre dechert praiféré?"

~Elle engouffra une nième crêpe au chocolat dans sa bouche et mâcha avec détermination le tout. Elle avait une faim de loup aujourd'hui et le démontrait parfaitement bien. Il faut dire que lorsque la gourmandise et la faim s'emparent d'elle... elle n'avait aucune manière. De tout façon, elle n'avait aucune intention de manger proprement pour qui que ce soit. Elle se fichait bien du monde qui l'entourait, elle nétait ici que pour elle. Elisa savait simplement qu'elle aimaît être chouchouter. Je crois qu'il faut comprendre là-dedans qu'elle ne savait même pas où elle se trouvait... Etant à ce point détraquée, je me demande si ce n'est pas autre chose qu'un asile aussi spacieux et libre qui lui aurait fallu mais bon...

Elle venait de poser ses petites questions, mais n'en attendait aucunement de réponses. Tout ce qui l'importait était de bien manger pour appaiser sa faim monstrueuse. Ce qu'elle faisait alors parfaitement. Elle se servit du jus d'orange, boisson préférée du petit déjeuner, suivit d'un petit chocolat chaud -rien que cela me direz-vous, elle aurait très bien pu participer au concours de celui ou celle qui en mangerait le plus-. La gamine allait effectivement vider la moitié (voire les trois-quart) de la table où siégeaient les précieux mets.

Alors qu'elle s'apprêtaît à reprendre une énorme bouchée, elle fut stoppée nette dans son élan. Quelque chose tirait sur son chaperon, l'empêchant de se comporter en vraie gloutonne. Qu'était-ce donc? Un homme tenait son capuchon par le bout, la privant de tous mouvements de tête. Elle put cependant le regarder, l'air complètement étonnée. Effarouchée, elle devait se demander qui était-ce. Oui, elle le devait, même si son coeur battait pour cette personne, le simple fait qu'elle soit en train de manger lui brouillait toute possibilité de refléchir quelle que soit la situation.

Elle fixa alors le bonhomme qui lui fit des reproches sur la manière dont elle se comportait. La petiote fit la moue... on eut dit qu'elle essayaît de refléchir... Oula... et bah bonne chance hein! Il me semble qu'elle voulaît mettre un nom sur le visage de son interlocuteur. Et la nourriture hors de portée de sa tête, elle ramena la fin de la crêpe à son bec avec ses petits doigts couverts de chocolat.

Elle continua d'observer l'homme qui s'agitait dans tous les sens en déblatérant des trucs qu'elle entendaît sans écouter réellement. Elle acquiescait d'un mouvement de tête lorsqu'elle comprenaît qu'il avait fini sa phrase, rien d'autre. On aurait dit qu'elle se moquaît totalement de lui, mais c'était juste que sa stupidité habituelle avait pris le dessus. Pour vous dire à quel point cette gamine est idiote! Ne pas remarquer que celui qu'on traque des jours et des jours est devant vous depuis cinq minutes, il faut le faire... Elle le fit. Elle le regarda et lui demanda simplement:

"Pouvez-fous me laisser kranquillement mancher!"

Soudain, sa bouche s'ouvrit en grand, sa crêpe tomba de sa main et ses yeux s'écarquillèrent... HOURRA! Elle avait -enfin- compris! Ce n'était pas trop tôt! Elle répéta après avoir avalé son paquet de cookies d'un coup:

"Manger...."

Elle fixait dès à présent l'homme qui était retourné s'assoir comme si de rien n'était, comme un bon gros poulet appêtissant qu'on venair de faire rôtir soignesement... La miss semblait perdue et totalement euphorique. Elle tilta d'un coup, et sauta sur le loup.

"LOULOU!!!!!!!!"

...Le pauvre.. Hahem! Elle atterit sur lui et entoura de ses petits bras, le pauvre cou du loup. Elle serra fort! Si fort qu'un homme normal serait déjà k-o... Ses calins étaient sûrement une des choses les plus meurtrières dans ce monde-ci... Elle resta pendue à son cou comme si de rien n'était... Evidemment, la gamine se fichait carrément de ce que le loup pensait. Elle répétait:

"Je t'ai retrouvé! Je t'ai retrouvé! Mon loulou!!!! Mon loulou!!!!"

Elle le lâcha enfin, mais rapprocha son visage du sien, elle lui sourit de toutes ses petites quenottes blanches. Ses yeux brillaient de milles feux. Jamais on aurait vu de tels diamants. Elle en baverait presque. Elle était à la limite de pleurer. Puis, elle se ressaissit et se recula un peu. Et c'est là que se passa l'incroooyableeee! Le petit chaperon rouge se mit alors... à rougir et à se trémousser timidement.

"Mon loup.... je t'ai tant cherché tu sais...."

Ses yeux s'embrumèrent alors.... Elle le regarda, émue. Puis elle ne put resister à l'idée de lui refaire un câlin (le pauvre... again...). Elle resta contre lui à ne pas bouger d'un poil. Elle avait trouvé son loup adoré et ne le laisserait sûrement pas partir... Même au prix de lui attacher une laisse autour du cou... Le loup sauvage deviendrait alors un chien docile? Je ne pense pas vraiment, mais quoi qu'il en soit, elle allait tout faire pour le coller (vraiment pas de chance, môssieur le loup n'est-ce pas?). Elle le lâcha et commença à jouer avec ses petites oreilles en souriant et rigolant. Elle se mit même à chanter:

"Mon louloup!!! mon petit louloup tout mignon!! la la la la la la laaaaaaa..."

Autant vous dire que c'était à la limite de l'inssuportable! Bref, vous aurez compris, le -pauvre- loup était dans une belle galère avec une sangsue à ses côtés...